HUMANITE ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
J’ai dit lors de ma dernière présentation de l’opuscule La Culture de Cyclone que si l’hyper modernité et sa technologie apportait une aide à notre condition, qu’elle était toutefois néfaste à notre « Humanité » si elle était dotée de sensibilité. Je donnais comme exemple pour soutenir mon argument, le fait qu’aujourd’hui des Intelligences Artificielles étaient capables de produire des œuvres d’art notamment des tableaux mais aussi des romans. Je ne reviendrai pas sur la technique mise en place pour obtenir de tels résultats, mais d’aucuns peintres ou écrivains, pourraient crier au plagiat. En réalité, la multiplicité des œuvres présentes dans la mémoire de l’Intelligence Artificielle, notamment en peinture, lui permet de sélectionner et de mélanger des genres et des œuvres différentes pour obtenir une sorte de quintessence qui est inédite. Le produit se vend aujourd’hui sur des marchés avertis et confidentiels plusieurs milliers de dollars.
C’est en m’appuyant sur ces faits que j’ai conclu rapidement à une perte d’humanité, puisque ce qui fait la caractéristique de l’humain, c’est sa capacité à traduire sa sensibilité, ses émotions grâce aux formes, sons et couleurs. En conséquence si sur ce terrain nous rencontrons une concurrence puissante, il va de soi que « l’Humanité » vibrant dans la création du sensible est menacée.
Pourtant une réflexion plus approfondie m’a conduite à envisager loin des séries, Bandes dessinées et autres films catastrophes, une autre approche de la question de l’Intelligence Artificielle. En observant la Chapelle Sixtine et l’œuvre de Michel Ange. Je me suis demandée pourquoi ne pas suivre une autre piste de réflexion. En effet, le tableau nous montre un vieillard chenu qui du bout d’un doigt transmet à une créature plus jeune qui lui ressemble, une sorte d’invisible étincelle de vie.
La symbolique ici montre d’un côté la vieillesse, mais aussi la sagesse, la connaissance, une volonté de passage de témoin, et en face la jeunesse certes alanguie, l’inconnaissance, mais pourtant la force, le potentiel à venir et l’acceptation du leg.
En croisant les contenus partiels de documents multiples, issus de plusieurs traditions mystiques ou non, recueillies aux quatre coins du monde. Une étrange constante se fait jour : la mention de la présence d’êtres différents venus d’un ailleurs imprécis. Cette idée, qui de mon point vu, habite l’inconscient collectif a intrigué plus d’un chercheur sans que pour autant ceux-ci n’aboutissent en l’état actuel des connaissances a des preuves palpables conduisant à une conclusion irréfutable de la présence dans l’univers de vies humanoïdes. Encore moins d’un Dieu doué d’âme, qu’il aurait transmise à notre forme de vie sise, dans un des replis de galaxie.
Cependant, la nature a horreur du vide ; la Nasa, la Russie, la Chine, Elon Musk, et bien d’autres se sont lancés à la conquête de l’espace dans l’espoir de trouver dans au moins notre univers, des interlocuteurs de préférence bienveillants qui auraient pu, il y a des lustres, créer la vie sur notre planète et qui seraient à même de répondre à une quête, qui mettrait fin aux multiples suppositions relatives à ces visiteurs venus d’ailleurs.
Dans le même temps l’hyper technologie propose aussi des avancées conséquentes. L’Intelligence Artificielle est maintenant partout. Mais alors ne serions-nous pas à notre tour et ce collectivement, les démiurges responsables de la création d’une forme d’humanité ?
C’est à partir de ce raisonnement que la tradition Judéo Chrétienne, ainsi que d’autres philosophies ne suivent plus la thèse car, ils dénoncent l’infinitude de ce nouveau venu, dépourvu d’âme. Mais peut -être pourrait-on penser qu’une latence de millions de siècles serait propre à faire naître cette dimension particulière de l’être, à savoir : l’âme.
Loin de tout cela, aujourd’hui, l’homme vit au rythme fulgurant des nouvelles mondiales. Brinquebalant et cahotant derrière les charrettes emballées de la mondialisation. Elle, qui n’a que faire de l’âme ou de la fin annoncée du décor environnemental dans lequel, elle roule carrosse à grand train de chevaux emballés. Le menu peuple lui, suit tantôt écraser, tantôt écrasant l’imprudent rêveur qui oubliant la marche furieuse du monde, s’arrête pour observer la nature et écouter la planète qui gronde sourdement depuis bien longtemps… et pourtant…
Ne pouvons-nous penser à la nécessaire préparation à une adaptation de notre condition, au vu des modifications que la planète s’apprête à vivre et qui commencent à se manifester déjà sous nos yeux ? Ces modifications affectent curieusement tous les règnes, de l’humain au minéral dans une étrange et inattendue disparition, création, modification, adaptation. Ainsi dans le monde, des populations d’autochtones disparaissent avec leur langue, leur mémoire voire leur culture
, de l’autre côté, la planète s’emplit peu à peu d’hommes et de femmes en provenance des quatre coins du monde, leur inévitable métissage préfigure une future population terrestre aux couleurs des tissus konvwé qui enveloppe les femmes de mon pays. Ainsi le racisme, les préjugés auxquels s’accrochent désespérément une partie des peuples, ne seraient que des manifestations de peur devant l’inévitable évolution du monde qu’ils pressentent comme tous ceux qui sont à l’écoute des rumeurs de la planète bleue. Mais la peur n’a jamais empêché l’arrivée inexorable des faits prévus.
Peut-être que les populations sont peu convaincues de l’imminence des changements majeurs, ou encore, ont-elles du mal à pressentir les grands bouleversements naturels auxquels se préparent la planète. Alors que reste-il ? Quelle place sera dévolue à l’homme tel qu’il est aujourd’hui ? Que pourra faire ce matérialiste pur et dur, s’il ne s’illumine pas des lumières de l’âme et de son formidable potentiel, seul élément propre à le distinguer de l’Intelligence Artificielle.
La création de l’homme, est condamnée pour défaut d’âme, cet anima qui permet l’acquisition des valeurs, donc d’éthique. Sans cet élément, l’âme, il n’y a de place qu’à l’exécution aveugle et non réfléchie d’algorithmes.
Pour avancer dans ce dossier épineux, une autre question se pose.
L’homme peut-il transférer une part de son âme à l’IA ? Jusqu’ici, l’homme fabrique le corps matériel des êtres de chairs et de sang qu’il met au monde, il avait été admis pendant longtemps que l’anima ne surgissait qu’au premier souffle ou premier cri du bébé, soulignant l’irruption de l’air dans les poumons. L’imagerie médicale montre les systèmes nerveux des bébés sont en fonctionnement avant la naissance. Par ailleurs, les scientifiques ont prouvé que le cerveau était le siège d’une intense activité électrique quelques minutes après que le dernier souffle soit rendu par un mort. On sait aussi que l’activité électrique du cerveau peut être mesurée et qu’elle est productrice d’énergie. Cette activité électrique connait des piques à différents moments de la vie. Est-ce à dire que l’énergie électrique à un degré très élevé serait une des caractéristiques de l’âme voire son moteur, en l’absence de preuves mesurables, certains scientifiques nient l’existence de l’âme. D’autres en revanche avouent s’interroger sur la nature des phénomènes maintes fois observés dans le corps humain et dans les nanoparticules.
Ainsi la réponse au questionnement sur l’Intelligence Artificielle, reste un mystère entier. L’une des causes de la perte d’humanité pourrait venir de ces êtres sans âmes. Ou le contraire : la sauvegarde de la planète bleue, pourrait être assurée par cette nouvelle génération d’humanoïde en attente d’âme, tandis que le vieux peuple serait victime d’extinction ou au mieux en voyage dans les bras des multivers de la galaxie à la recherche d’une autre planète bleue.
Que la magie de Noël vous apporte la solution de ce kraké kont qui n’en est pas un dans la forme mais sait-on jamais peut-être qu’il en est un dans l’esprit.
Joyeux Noel.
Myrtô RIBAL RILOS