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LETTRE À L’ABSENT

Les premiers jours de 2020 semblaient s’inscrire dans une large tourmente, de la Caraïbe à la France, du continent-Américain nord et sud jusqu’au reste de la planète, tout tremblait infiniment. Ces spasmes restaient douloureusement ressentis par ceux dont la sensibilité est depuis longtemps exacerbée par les multiples maux qui parcourent notre monde. Ils en sont mystérieusement affectés et en sont rongés dans leur chair et leur esprit.

Irréversible, tel est le ressenti et le verdict de ces empathes qui vivent ce haut-mal de terre, sans pouvoir mettre des mots sur les maux diffus de leur psyché. Est-ce l’air, la terre ou les cieux qui grondaient sourdement ? Quel élément émettait ce bruit de si basse fréquence qu’il restait inaudible à la plupart des humains? Pourtant tout semblait retenir son souffle pour affronter cette période à nulle autre pareille, qui demandait d’être plus fort que soi. Ce temps serait celui d’un apprentissage nouveau. Bien sûr nous entendrions encore le rire des enfants, mais ne serait-il pas éphémère comme le papillon splendide qui virevolte dans l’air pur du petit matin avant sa disparition.

Sans être Cassandre, il est temps de dire que toutes  les lumières sont au rouge en ce premier mois de l’année 2020. Peut-être que l’avertissement ne vaut que pour quelques personnes, celles qui croient encore en un monde, alors qu’il s’en est allé subrepticement. Le défi est lancé. S’adapter ou tirer sa révérence. Pourtant ils n’ont pu s’y résoudre, combien sont au bord de l’abime, parce que les finances les ont déposés à la porte d’eux-mêmes, dans la rue, sans abri, sidérés par les coups du destin. Anéantis par les abandons de ceux qui les soutenaient à bout de bras. Délaissés par les amis. Ils sont désormais sans espoir ni paix dans la tourmente. Comment supporter la lourde solitude au milieu de la fureur et du silence, de la vitesse et de l’hésitation ?

PARADOXE. Il faut déambuler au cœur de l’aveuglante lumière et de l’obscurité profonde, avec un goût amer dans la bouche. Sur les lèvres, le hoquet des scandales, la déréliction des valeurs désormais inexistantes, là où se plaque l’arpège de l’hypocrisie vertueuse. Il faut être, spectateur du délitement des choses, des lois et des vies. DESTABILISATION.

Pour rassurer mon esprit, un soir, j’avais entamé une conversation avec l’Absent afin qu’il m’aide à passer ce cap de bonne désespérance. Ce n’était rien, rien qu’un échange entre Lui qui n’existe que dans le vent, dans le roucoulement de l’eau sous les roches, lui qui danse dans le rire du feu sous les feuilles sèches et les arbres morts, lui qui avait connu le monde il y a des éons et moi, femme d’un vingt et unième siècle selon la chronologie judéo-chrétienne et d’un trente quatrième dans un autre décompte. Je ne l’entendais que dans les creux de silence. Protéiformes, ses pensées parcouraient le temps pour venir glisser dans mon oreille et ma rétine, les chuchotements et images des faces de la vie.

Ce sont les marées et contre marées d’une Amazonie-Caraïbe agitées dont nous avons parlé. Non, je ne lui ai pas demandé, ni où, ni quand il avait connu le monde, ni d’où il venait, peu m’importait. Je savais seulement que ses propos étaient aussi sidérants de candeur que réconfortants, face à la complexité de notre monde.

Le lendemain, la berceuse oscillait d’avant en arrière, tandis que J’observais entre mes cils mi-clos, un colibri gorge bleue qui se régalait de sucre d’hibiscus. Tout près, deux oiseaux affairés préparaient un nid. Le soleil rayonnait, l’après-midi était sans histoire. Mais voici que le colibri effrayé par je ne sais quel souffle s’en fut indigné contre le malotru qui l’avait dérangé dans son dialogue avec la fleur. Je souris malicieusement de sa mésaventure, lorsque se posant sans la moindre gène sur mon bras, un bleu barré1 y prit ses quartiers. J’osais à peine respirer. Le temps passa, considérant que l’insecte en prenait à ses aises, je lui demandai fort civilement, de s’en aller. Il n’en fit rien, et s’installa confortablement. Tandis que le sommeil m’emportait, il déclara :

  • L’existence est belle, salue là en chaque battement de vie, de l’infime au plus gros. Pourquoi t’inquiéter pour demain? Lorsque le fleuve débordait, Il y a longtemps, c‘était la fête car les récoltes seraient belles. C’était aussi la mort, l’eau inondait nos champs, détrempait nos chemins et nos maisons. Elle charriait des serpents aux piqûres mortelles tout comme des épidémies. Au cœur de la joie gisait le malheur. Sois sage petit d’homme, prends ce qui t’es donné. Si les éléments se fâchent prends en ton parti. Développe tes sens, et les moyens pour t’adapter. Que crois-tu qu’il se soit produit il y a longtemps ?
  • Ton raisonnement ne vaut que pour ceux qui n’ont rien à perdre, et qui jouissent des cadeaux de la vie. Ce n’est pas notre cas. Nous avons travaillé dur pour obtenir ce carré de terre. Aujourd’hui, il faudrait le perdre et l’accepter, tu n’y penses pas.
  • Es-tu ou As-tu ?
  • Je ne te comprends pas.
  • Si ce que tu possèdes détermine ton identité, alors je te comprends. Mais si tu as réfléchi à ce que tu es, alors ce petit bout de terre ne peut te définir.

C’était une vérité, je me préparais néanmoins à plaider encore.

Je m’éveillai en sursaut. Le papillon était parti depuis longtemps. Seul un rayon du soleil couchant jouait avec mon œil.

Happée par d’impérieuses nécessités, nos débats l’Absent et moi s’étaient espacés. Mais lors de nos trop rares rencontres, il me disait combien nous étions gâtés, insatisfaits, insouciants et insoucieux. Les bouleversements se succédaient de semaines en semaines et de mois en mois. Confinement et obligations se télescopaient projetant chacun dans ses retranchements les plus ultimes. J’avais quitté la thébaïde qui autorisait l’échange avec l’Absent. J’avais couru entre Caraïbes et Amazonie. Etait-ce là une manière de me donner bonne conscience ? Etait-ce une répétition des voyages des ancêtres? Quelle motivation profonde pourrait nous mouvoir eux et moi ? Quels souvenirs opalescents et quelle fragrance impalpable venus du fond des âges et depuis des circonvolutions ignorées de nos cerveaux, envahissaient nos narines, ordonnant une mise en marche en mode nomade et itinérante? A toutes ces questions que j’avais posées de retour à la thébaïde, l’Absent n’avait pas répondu.

Un soir, berçant mon inquiétude au rythme oscillant du hamac, je me suis regardée couler au fond de ma mémoire, heurtant les protubérances rocheuses et autres pièges des dessous d’eaux. Ma plongée s’arrêta sur un fond de sable fort mouvant, d’où je pouvais observer le canot naufragé d’un frère. Incrédule, je regardais le résultat d’une nuit de paroxysme, de désespoir où son esprit avait sombré. Seul demeurait un corps sans gouvernail surnageant pourtant au désastre. Les instances aidantes étaient absentes, au fil d’une eau-silence, je sus que je devais tendre la main et l’accompagner.

En mars, un nouveau confinement avait été proclamé. Derrière le port hiératique du manguier, tremblotait un rideau de pluie fermant la vue sur la vallée chevelue. Les plantes avaient longtemps subi la dure loi du soleil et avalaient goulument maintenant un frais verre d’eau. Mais il y avait peu de fruits et de légumes. Après les cris des grévistes dans la ville-capitale, la nature à son tour décidait d’user de son droit de retrait. L’Absent à qui je demandais les raisons de cette inconduite des cultures, me délivra une désarmante réponse :

  • Les réclamations ne sont pas les mêmes, mais ce sont aussi des demandes insatisfaites.

Sidérée, je me tus, cependant que décès et scandales se succédaient en un époustouflant ballet, nous laissant à chaque fois plus faible, inquiet et démuni devant une pandémie qui affectait non point notre seul coin de ciel bleu mais la planète entière.

Je me sentais faite comme un rat, moi qui aimais prendre les avions. Les billets offerts s’envolaient inutilisables dans un ciel impassible. Au sol, les aéronefs désormais cloués, jouaient à cache-cache avec leurs ombres. Où courir ? La planète partout faisait face au même ennemi insidieux et inconnu. La conscience du monde devint alors réalité, plus seulement grâce au truchement des cartes. En fulgurante compréhension, la terre m’apparut bille de saphir bleu tenue sans précaution dans nos mains d’inventeurs fous.

Puis vint le temps où les doutes et les suppositions se mirent à jouer à la marelle dans nos pauvres cervelles. Et comme le disait les paroles de notre valse Créole :

  • A supposer que… Le virus ait été enfanté par l’homme…
  • A supposer que ce soit une forme de guerre sans le dire…
  • A supposer que des hommes soient subitement devenus fous d’argent et de pouvoir…
  • A supposer que ce ne soit qu’une simple pandémie comme il y en a toujours eu sur terre

Le doute et l’incertitude dansaient une samba de la mort dans les têtes de ceux qui disposaient d’informations ou de manipulations…  En écho, les millénarismes savamment maniés sonnaient le tocsin pour mille prophètes qui enfourchaient leurs croyances-canassons, et trompaient de pauvres crédules pour quelques milliers de dollars.

Alors, m’avisant que l’Absent ne venait plus converser avec moi, un soir, je lui écrivis en tremblant cette lettre :

A l’absent

Cher Ami,

Ta présence manque,

Ta sagesse manque,

Je promets de te narrer l’histoire des hommes et du virus en Amazonie-Caraïbe. En échange pourrais-tu me dire où est Espoir? Nous le recherchons activement sans succès.

En Amazonie tout a débuté lentement, la peur est venue après, ils se sont masqués, gantés, enfermés, mais ils l’ont attrapée. Je voudrais te dire combien chacun à trouver urgent de profiter du souffle. Respirer à plein poumon est une délectation. Tu sais l’Absent, je n’imaginais pas que la vie était chatoyante et mystérieuse opale. La pandémie a montré des personnes en Caraïbe française pressés de vivre, gagner de l’argent, rire, défier la maladie et le monde. Je ne savais que penser, restant là, observant, lorsque, oh l’Absent… ! L’opale s’est évadée de leurs mains pour rouler dans d’insondables profondeurs. Horrifiée, j’ai compris que les rires se tairaient aussi. J’ai attendu, guettant l’écho, espérant réentendre les cris de joie portés par le vent d’ici et d’ailleurs. Hélas, je n’ai rien perçu d’autre que le silence peuplé d’ombres échappées des cimetières trop pleins.

Te dirais-je l’Absent qu’en pleine brume d’incompréhension, nous ne savons plus où partir, où courir, où rester. Que faire sur ce coin de terre saisi comme d’autre, d’une frénésie de déclarations, de paroles, de phrases orphelines ou assassines ? Depuis le début de cette période, je regardais Sagesse s’en aller, reculant derrière les arbres et les fourrés, elle se fondait dans la buée qu’exhale la terre d’Amazonie quand les nuages bleus soufflent sur la bougie soleil. J’ai couru, dans l’entre-deux pénombres, espérant la rattraper et la ramener ici. Mais comme moi, elle cherche désespérément de Wandé à Humac, l’enfant fugueur Espoir. Nous avons fini par penser qu’il se cachait, au tréfonds d’une armoire en Caraïbe. Lasse, J’ai un moment laissé tomber cette quête, mais Sagesse devait revenir. Alors j’ai repris courage, couru et crié son nom à corps perdu par les layons sinueux des bois de mon âme, de Macrabo aux Saintes, du Baillif au Prêcheur et croyant enfin la tenir, j’ai ceinturé… le sautoir de perles d’une dame au dégra de Camopi.

Comme tu le vois, désordres et confusions s’installent dans nos vies qui se défont lentement comme un ballot d’arouman sous la houlette de l’invisible main Covidienne.

Sais-tu l’Absent que nous ne savons plus nous embrasser, et que le poing, le coude ou la main sont devenus nos messagers d’amour et d’amitié? Le poète qui parlait de s’embrasser à bouche que veux-tu, parcourt d’un regard désabusé, les colonnes d’humains désunis qui claudiquent sur des chemins en dérade pendant que depuis les hauteurs, des mains agitent des mouchoirs couleur d’ailes de colombes pour dire au revoir aux vies collier choux et madras.

L’Absent écoute. Ce matin Man Val n’était plus là pour me faire un sourire et dire : « Bonne journée, jeunesse !» A Terre-sainville, elle a tiré son rideau pour toujours. Je ne pourrai plus venir chercher avec mon carnet une bouteille d’huile, un sachet de farine et cinq livres de morue. La caisse a sonné hier soir pour la dernière fois. Les pratiques de Man Val ne travaillent plus depuis le confinement, ils ne peuvent plus payer la dette inscrite sur leur carnet. Man Val, elle, ne peut plus payer les livreurs. Alors elle a dit : « Bal fini, violon en sac ! » Ce matin la rue a perdu son sourire, elle est triste depuis que ce rideau est baissé. Tout le monde passe vite pour oublier qu’hier encore, il faisait vie dans ce quartier au charme discret de vieille dame élégante et parfumée.

De plus ! Le sais-tu ?…

Hier, la lumière crue des néons éclairait le sol où Marco allongé, s’étouffait. Ti Chall avait appelé les secours. Pendu au carré de l’IPhone, il répétait inlassablement le même message. C’est là qu’avait commencé sa peur:

  • Non ne partez pas, ne me laissez pas seul avec lui. Oh les hommes, ne me faites pas ça !

Les quatre motos avaient décampé dans un bruit assourdissant. Tout seul, Ti Chall penché sur Marco hurlait :

  • –  Respire, respire !…

Viendra, viendra pas. Les feux de détresse allumés du kawa rythmaient l’attente. Ti Chall songeait : la semaine passée, nous étions dix-sept dans cette station Vito. Maxi avait tripoté l’alarme du distributeur d’argent. Lorsque les forces de l’ordre étaient arrivées. Arctus le caïd leur avait dit de dégager et un échange plein de noms d’oiseaux s’en était suivi. Aujourd’hui, les choses n’allaient pas bien… Marco avait été subitement pris de quintes de toux qui ne s’arrêtaient pas. Le dur avait même appelé sa mère tant il était mal. Ti Chall sentait se tordre son ventre. Ils avaient partagé avec Marco, des tafs en début de soirée. Il regarda ses mains qui tremblaient, se retourna vers Marco tétanisé, les yeux révulsés. Il cria en larmes :

  • Je ne partirai pas, je resterais avec toi, il faut être plus fort que soi…

Maintenant, il pleuvait et une langue d’eau s’insinuait jusqu’où Marco et son souffle se battaient. Les minutes suivaient les secondes qui s’engouffraient dans le couloir du temps… Long… Indéfini… Couleur de ouate sans son… Zébré enfin de l’éclair bleuté d’un gyrophare.

  • C’est votre frère ?
  • Non un ami.
  • Il faut prévenir la famille.
  • … ?
  • Non il n’est pas mort, mais vous êtes cas-contact !

Dans le petit matin blême, Ti Chall avait gravi le morne. Le chien jaune comme d’habitude avait aboyé hargneusement. Trop fatigué cette fois pour l’injurier, il s’était installé par terre sous l’auvent d’un vieil hangar, près d’une maison. A Six heures et demie, Colette l’y découvrit endormi. Elle alerta sa famille qui habitait plus loin. Réveillé, gardant ses distances, il s’était expliqué. Ti Chall trouva refuge pour la quatorzaine, dans la chambre du fils de Colette, mort l’année précédente.

Qu’en dis-tu l’Absent ? Tu vois, il est temps de venir expliquer les causes obscures du frisson qui secoue notre planète.

En attendant ton retour, sache que la vie est maintenant pour moi une coupe d’un vin capiteux dont je goûte chaque gorgée comme la dernière. Tu me l’avais pourtant dit, l’Absent, mais je ne t’avais pas cru.

Chaque bouffée d’oxygène respirée est un élixir, un chant de mondes pour une exceptionnelle expérience de vie. L’urgence de la mener en osmose et sans hiérarchisation avec les autres êtres de la planète, conduit à une autre compréhension du monde. Les clones, les êtres automatisés, d’où la nature toute nue est chassée, semblent autant de jouets tragiquement muets, définitivement impuissants à participer au fantastique dialogue des êtres animés de la planète. Le son binaural venu du fond de l’univers, rythme l’existence. Ces grains de vie dansent avec nos corps et l’univers, hier avec Sothys 2, aujourd’hui avec Gaïa, rythmant de son souffle, les arabesques du minéral et conversant avec l’eau en folle course dans les cascades secrètes des fosses  océaniques.

Ainsi la vie est précieuse l’Absent, tu l’avais pourtant dit la dernière fois que tu avais parlé, mais je ne savais encore à quel point. La vie est mystère pour nous. L’existence s’installe avec le souffle, précisément celui qui manque quand vient la fin et ce, tout comme dans la pandémie.

L’Absent, serait-ce un dernier avertissement solennel donné, pour apprendre à nous connaitre et comprendre l’univers ensuite ? Ou une œuvre délibérée. T’en souviens-tu ? Tu m’avais affirmé que nous étions sans mémoires. J’avais protesté, tu m’avais alors parlé des multiples extinctions de vie du globe. Tu m’as montré que les hommes, leur culture, leur société, leur croyance, leur puissance, n’étaient que rêves de fétus de paille, soufflés parfois par des typhons puissants. Ainsi, tout est relatif. Les extinctions se suivent, la vie renaît, une autre espèce prend le dessus. Mais nous avons du mal à admettre qu’un basculement naturel ou de mains d’hommes serait possible.

Que sera notre monde le jour d’après? La connaissance du passé de la terre est encore en bégaiement, et seuls les oiseaux migrateurs, se souviennent. Eux qui étrangement tournoient au-dessus d’un point vide de l’océan avant de s’en aller ensuite à tire d’aile vers d’autres sites plus hospitaliers. Mémoire du monde d’avant ? Nul ne le sait. C’est vrai qu’Aztèques, Assour, Nubiens de Méroé, et d’autres encore ont disparus. Eux, tout comme les peuples de l’île de Pâques qui ne sont plus là pour expliquer la direction du regard de leurs statues tournées vers l’océan cosmique.

L’absent je t’envoie cette missive en espérant que tu répondras à mes quêtes, et que tu daigneras de nouveau converser avec moi sur la terrasse de mon humble demeure où j’aimerais t’entendre dire: « Passager de la planète Terre, attachez vos ceintures, nous appareillons pour une galaxie inconnue ».

(1) Papillon très proche du célèbre morpho papillon bleu électrique.

(2) Sothys est une déesse Egyptienne elle est la personnification de Syrius, elle symbolise l’arrivée de la crue du Nil

Myrto RIBAL RILOS